Avec Ahmed Ahkim, directeur du Centre de Médiation des Gens du Voyage et des Roms
en Wallonie
La pauvreté est génératrice de marginalités diverses. Ou, inversement, la marginalité peut être l’un des facteurs (génétiques ?) de la pauvreté. Si les SDF sont, de prime abord, dans le premier cas de figure, les Roms semblent se situer dans le deuxième. Néanmoins, ces deux catégories (sociales, identitaires, économiques, etc.) partagent parfois une réalité commune et charrient souvent une fantasmagorie commune : pauvres, sales, dangereux, voleurs, escrocs, mendiants, etc. Autant de stéréotypes dont la réalité peine à leur offrir un éclaircissement pertinent.
Par ailleurs, la « question Rom » n’a de cesse de questionner l’expérience de terrain de la lutte contre la grande pauvreté et de ses modalités. En particulier, les Roms semblent avoir développé un appareillage spécifique de résistance aux conditions souvent extrêmes de la pauvreté et/ou de la marginalité. Ils paraissent envisager leurs problématiques quotidiennes sous un point de vue très différent de celui de nombreux SDF, étant donné :
- le peu de préoccupation accordé par les Roms à leur image (largement négative) dans le grand public ;
- l’importance de la communauté dans les processus de survie et de débrouille ;
- la mendicité pratiquée sans honte ni état d’âme ;
- l’indifférence face aux impératifs d’intégration.
La question que veut poser ce Think Tank : les SDF ont-ils quelques enseignements profitables à tirer de l’expérience Rom ? Ou bien ne s’agit-il, en définitive, que de variations propres à des logiques d’existence absolument différentes, dont l’accord n’a de sens que dans le chef de ceux qui sont incapables de les différencier ?
Mercredi 8 février 2017 de 12h30 à 14h30 chez DoucheFLUX, rue Coenraets 44 à 1060 Bruxelles.