Bruxelles, le 14 mars 2023 – DoucheFLUX, asbl bruxelloise active dans l’aide aux personnes sans chez-soi, lance aujourd’hui son projet « Housing First », avec le soutien de la COCOM et en partenariat avec l'AIS de Saint-Gilles. Ce projet vise à proposer un logement aux personnes en situation de sans-chez-soirisme* les plus fragiles, avec un accompagnement adapté à leurs besoins.
Le projet Housing First de DoucheFLUX proposera aux personnes sans chez-soi très vulnérables un logement immédiat, sans conditions préalables (excepté le paiement du loyer et le respect du contrat de bail). Ces personnes seront accompagnées par une équipe pluridisciplinaire : assistant.e social.e, psychologue, expert.e en réduction des risques en toxicomanie... L'objectif est de leur offrir un soutien individuel, intensif et personnalisé pour faciliter leur inclusion sociale, leur rétablissement et les aider à retrouver de l’autonomie à travers la pérennisation de leur retour en logement.
Ce projet constitue une étape importante pour DoucheFLUX, qui s’engage ainsi encore plus concrètement dans la lutte contre le sans-chez-soirisme en additionnant ses forces à celles des opérateurs déjà actifs sur le terrain, en visant à apporter une approche complémentaire.
Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Action sociale : « Depuis 2019, le nombre de personnes accompagnées par les dispositifs Housing First a triplé (290 personnes en 2023). Cette méthodologie « Housing First » qui, comme son nom l’indique consiste à commencer par régler le problème d’absence de logement a montré toute sa pertinence. Je remercie Doucheflux qui rejoint les opérateurs Housing First (7 à ce jour) qui permettent aux personnes les plus fragilisées d’accéder au logement. Mon objectif est clair ; accroître encore cette politique d’insertion durable par le logement. Pour cela, nous allons continuer à mobiliser encore plus de logements. »
Des missions en évolution
L’asbl DoucheFLUX a vu le jour en 2011, à la suite d’une rencontre entre des citoyens et ceux que l’on appelait encore communément à l’époque des « SDF ». Face au manque criant de douches et de salons-lavoirs abordables à Bruxelles, les citoyens s’activent et décident d’ouvrir un espace dynamisant, convivial et « bas seuil » où les personnes vivant à la rue pourraient regagner leur dignité, en commençant par l’hygiène et la réappropriation du corps. Après 5 ans et 2.000.000 d’euros levés grâce à des soutiens privés, le centre de jour** de DoucheFLUX a ouvert ses portes en 2017.
Si au départ, le projet de DoucheFLUX vise à répondre à des besoins essentiels, la pandémie de coronavirus lui donne une autre dimension. Après l’ouverture d’un hébergement de transit en mars 2020 pour mettre à l’abri des femmes sans chez-soi n’ayant aucun endroit où se confiner, c’est un autre constat qui s’impose : après les premières semaines de repos, le travail social de fond et le suivi en contexte d’hébergement sont bien plus efficaces que le suivi des mêmes personnes en rue. Le taux de relogement des résidentes est élevé : près de 60 % ont ainsi pu être relogées durablement entre 2020 et 2022. Mettre un terme au sans-chez-soirisme est donc possible, et le (re-)logement en est la clé. DoucheFLUX ne s’envisage désormais plus sans activités d’hébergement.
Contact presse : Hélène Taquet, responsable communication – 0471 55 91 03 – communication@doucheflux.be
*DoucheFLUX préfère utiliser ce mot en lieu de place de sans-abrisme », car il englobe la situation de toutes les personnes dépourvues d’un chez-soi et non d’un abri.
**Depuis, cette infrastructure unique de 600m2 (20 cabines de douches, 250 consignes, un salon-lavoir) a trouvé son rythme de croisière avec plus de 15.000 douches et 5.000 lessives par an, des consignes occupées à 98%, des services psycho-médico-sociaux et une offre variée d’activités.